L’histoire de la voiture, c’est un peu celle d’aventuriers qui aiment les moteurs, l’élégance d’une ligne et les défis. Savez-vous que la voiture électrique fonctionnait très bien dès 1881 ? Bienvenue dans cette histoire de 3 siècles qui fait de vous aujourd’hui l’heureux conducteur d’une jolie petite auto.
En 1668, Ferdinand Verbiest, jésuite belge, mathématicien et missionnaire en Chine, s’intéresse à l’utilisation de la vapeur. Il invente et présente à l’empereur un jouet de 65 cm, le premier véhicule automobile de l’histoire.
100 ans après (1769) en France, Nicolas Joseph Cugnot invente le premier véhicule automobile fonctionnel d’Europe. Roulant à 4 km/h, son « fardier », engin de transport des lourds canons militaires, est une machine à vapeur à 2 cylindres (visible au musée des Arts et Métiers à Paris).
Mais dans le civil, personne ne veut acheter un véhicule automobile particulier super lourd et plus lent qu’un cheval. Il faut donc attendre et réfléchir encore…
Vers la fin du 19ᵉ siècle, le développement technique des machines à vapeur des chemins de fer remet l’idée des voitures automobiles routières au goût du jour.
En France, Amédée Bollée obtient un grand succès commercial à l’Exposition universelle de 1878 avec des véhicules toujours très lourds, mais dépassant les 40 km/h. Le nombre de commandes passées au fabricant attire l’attention des industriels et les incite à chercher à améliorer la motorisation. Ainsi apparaît entre 1884 et 1886 le moteur à combustion interne et à explosion (fonctionnant au gaz), c’est-à-dire un moteur du type que nous utilisons aujourd’hui.
Cette innovation est ensuite portée par les grands constructeurs :
À partir de cette nouvelle motorisation, le développement technique et commercial ne cesse de croître. Les constructeurs automobiles surfent sur la révolution industrielle en cours, elle-même portée par une vague de découvertes et d’inventions sans précédent. Mais il devient également possible d’exploiter industriellement des découvertes bien plus anciennes :
L’usage de caoutchouc pour habiller les roues représente une invention automobile majeure, permettant un volume de circulation important sur le réseau routier (ce dernier encore amélioré par l’enrobage bitumeux dès 1900). Les pères des premiers pneumatiques (pour vélo) s’appellent :
À partir de 1884, le carbure de pétrole est régulièrement utilisé pour la propulsion des véhicules équipés de moteurs à combustion à 4 temps. Le carburant est stocké dans les ateliers de fabrication et provoque de nombreux accidents par explosion. John Tokheim invente la pompe à essence extérieure en 1898. Elle permet de contrôler simultanément le volume livré.
En 1900, les constructeurs d’automobiles produisent ensemble un total de 9 504 voitures. _L’Américain Henry Ford _commence, en 1908, à en fabriquer des millions tout seul. Ou plutôt avec les milliers d’ouvriers qui travaillent sur ses chaînes de montage.
Henri Ford reste un industriel important parce qu’il porte un nouveau modèle économique et social (le fordisme) représenté par la Ford T. Il met en pratique les principes énoncés par F.W. Taylor et sa voiture se caractérise ainsi :
Henri Ford marque l’histoire de la voiture par l’efficacité de son système et son impact sur l’économie américaine (les ouvriers peuvent acheter ce qu’ils produisent et disposent de temps de loisir pour consommer). Ainsi son modèle est repris en Europe avec la fabrication de plusieurs modèles emblématiques :
La Première Guerre mondiale marque la disparition totale du moteur à vapeur, et pendant des dizaines d’années, la voiture électrique est pratiquement abandonnée. La traction avant et la carrosserie monocoque restent parmi les dernières grandes innovations du 20ᵉ siècle automobile.
Et puis… le choc pétrolier des années 1970 et la prise de conscience énergétique et écologique du 21ᵉ siècle révolutionnent le regard porté sur la voiture. Bien que très critiquée depuis son apparition (dangereuse, bruyante, puante…), l’automobile, luxueuse ou populaire, s’est jusque-là toujours imposée comme symbole positif de liberté et d’autonomie. Il devient désormais urgent de la rendre sobre et respectueuse de l’environnement.
La voiture électrique est parfaitement au point depuis 1881. Camille Faure a pu la finaliser et la commercialiser grâce à l’invention de la batterie d’accumulateur au plomb de Gaston Planté (1865). Ainsi, dans l’Amérique et la France des années 1890, beaucoup de taxis urbains fonctionnent à l’électricité. Mais les batteries pèsent plusieurs centaines de kilos et s’avèrent très lentes à recharger.
L’ingénieur Camille Jenatzy, premier pilote automobile star, dépasse le premier les 100 km/h et détient durant 3 ans le record mondial de vitesse terrestre avec 120,8 km/h sur sa voiture électrique, la Jamais contente. Il est battu en 1902 à Nice par une voiture à vapeur Gardner-Serpollet qui atteint les 135 km/h.
L’histoire des voitures électriques reste marquée par le problème toujours d’actualité des batteries. Aujourd’hui plus légères, fonctionnant au plomb ou au lithium, elles conservent l’inconvénient d’une empreinte environnementale et sociale importante (fabrication très polluante). Il y a actuellement 29,5 millions de voitures électriques dans le monde, leurs émissions de gaz à effet de serre proviennent de la recharge de la batterie.
L’évolution de la voiture doit donc continuer vers zéro émission par véhicule. Soutenue par les directives européennes de réduction de CO2, elle cherche des solutions vertueuses. Pourtant, il semble que les modèles du futur déjà présentés proposent surtout des véhicules connectés et intelligents, autonomes, partagés et électriques. Sur le plan purement écologique, les défis (moteurs hybrides, hydrogène, biocarburants, autres…) restent donc nombreux à relever.
Mais quelle aventure tout au long des 300 dernières années ! 😃