Avec un trafic moins dense, des délais réduits et des prix plus avantageux, passer son permis de conduire à la campagne peut sembler une bonne option pour les apprentis conducteurs. Pourtant, le milieu rural présente des défis certains, aussi bien pour les auto-écoles que pour leurs élèves. Dans cet article, En Voiture Simone vous présente les différents enjeux et les solutions possibles.
Contrairement aux agglomérations où il est facile de trouver une auto-école près de chez soi, les auto-écoles sont moins nombreuses en zone rurale du fait de la faible densité de population. Pour les élèves, il est donc plus difficile de trouver une auto-école à proximité de leur lieu de vie pour commencer leur formation à la conduite, alors que pour les auto-écoles, la rentabilité peut être plus difficile à atteindre. En effet, les coûts logistiques peuvent être plus élevés lorsque les moniteurs doivent couvrir de plus larges zones géographiques afin d’avoir une clientèle suffisante.
La conduite à la campagne est très différente de celle en agglomération. Si vous avez suivi votre formation en ville et que vous souhaitez passer votre permis à la campagne, il est vivement recommandé de faire quelques heures de conduite en zone rurale avant l’examen pratique. Entre une signalisation moins présente et une visibilité moins bonne en raison d’un plus faible éclairage qu’en ville, la conduite peut se révéler plus complexe sans entraînement préalable.
Au problème de rentabilité vient s’ajouter un autre écueil : le recrutement des moniteurs. Les nouvelles tendances du secteur font que le marché est désormais partagé entre les auto-écoles traditionnelles et les auto-écoles en ligne. Un moniteur peut ainsi décider de travailler pour une auto-école ou devenir moniteur itinérant en freelance. Entre la flexibilité du temps de travail et l’autonomie, être indépendant peut s’avérer une alternative intéressante pour de nombreux professionnels.
En parallèle, les auto-écoles doivent maintenir des infrastructures adaptées pour assurer la qualité de l’enseignement, tant sur la formation théorique que pour les heures de conduite. En effet, les véhicules et les supports pédagogiques doivent être renouvelés régulièrement, ce qui demande de nombreux investissements. Or, avec de faibles revenus, répondre aux évolutions réglementaires peut être complexe pour les auto-écoles rurales. De plus, en fonction de leur emplacement géographique, elles peuvent aussi être confrontées à des difficultés liées à la fracture numérique avec le milieu urbain.
Qu’il s’agisse du permis moto ou auto, une autre difficulté de la formation à la conduite en milieu rural est celle de l’éloignement des centres d’examen. Les élèves sont ainsi contraints de parcourir plusieurs dizaines de kilomètres pour passer les épreuves théoriques ou pratiques.
Contrairement aux agglomérations bien desservies, à la campagne, la problématique des transports complexifie le déroulement des leçons et des examens théoriques et pratiques. Cela peut être source d’inégalités entre les jeunes vivant dans des zones isolées et ceux pouvant se rendre facilement dans leur auto-école.
En milieu rural, les délais d’attente pour l’examen de la conduite sont généralement réduits par rapport à la ville, mais il existe des disparités entre certains départements. À titre d’exemple, il faut compter en moyenne 3 mois pour obtenir une date de passage dans l’Isère. Ce délai se répercute directement sur le département voisin de l’Ain, car certains candidats isérois changent de département pour passer leur permis. Le temps d’attente moyen dans l’Ain est ainsi estimé aujourd’hui à 9 semaines.
Si les difficultés rencontrées par les auto-écoles en milieu rural semblent nombreuses, plusieurs pistes peuvent être envisagées pour les surmonter, à commencer par la solution en ligne. Il est ainsi possible d’utiliser une plateforme numérique pour l’apprentissage du code de la route. Les élèves peuvent alors suivre la formation théorique en totale autonomie, ce qui fluidifie la logistique des moniteurs qui peuvent se concentrer davantage sur les leçons de conduite.
En fonction de la zone d’implantation de l’auto-école, il est également possible de bénéficier d’aides publiques et de subventions régionales pour développer son activité. Ces dispositifs visent à favoriser l’accès à la mobilité du plus grand nombre.
Ces dernières années, un autre concept d’auto-école a émergé : l’auto-école itinérante ou nomade. Plutôt que de faire venir les candidats dans ses locaux, cette auto-école se déplace dans les zones rurales ou isolées afin de toucher un plus grand nombre de candidats. En plus d’améliorer l’accessibilité pour les apprentis conducteurs, ce concept permet aussi de réduire les coûts pour les auto-écoles qui peuvent être présentes dans plusieurs communes en utilisant les mêmes ressources.