Existe-t-il une aide au permis pour les personnes en situation de handicap ?

En situation de handicap, il est tout à fait possible d’obtenir son permis de conduire grâce à des dispositifs adaptés. Aides financières, véhicules aménagés, épreuves ajustées… tout est mis en place pour faciliter l’accès à la conduite. En Voiture Simone vous explique tout ce qu’il faut savoir pour accéder à la conduite et gagner en autonomie.

Être candidat au permis de conduire et en situation de handicap est un défi, mais avec un bon accompagnement, la réussite est à portée de main. Avant même de commencer vos leçons avec un accompagnateur ou de rencontrer l’inspecteur, une démarche incontournable vous attend : passer un examen médical. En effet, avant de pouvoir obtenir votre numéro NEPH, vous devez être déclaré apte à la conduite par un médecin agréé ou par une commission médicale de la préfecture. Cette visite médicale joue un rôle déterminant dans votre réussite au permis, car elle permet d’anticiper les adaptations nécessaires et d’évaluer d’éventuelles restrictions pour garantir une conduite en toute sécurité.

Comment passer l’examen médical ?

1. Prenez rendez-vous avec un médecin agréé : la liste est disponible sur le site de votre préfecture, en sous-préfecture ou en mairie ;
2. Passez l’examen médical : le médecin analyse votre aptitude et détermine si des adaptations sont nécessaires ;
3. Recevez votre attestation : en cas d’aptitude, vous obtenez un certificat médical à joindre à votre dossier ;
4. Faites votre demande de NEPH sur l’ANTS : ce numéro est indispensable pour vous inscrire à l’épreuve du permis de conduire.

L’examen médical coûte en moyenne 50 € et n’est pas pris en charge par la Sécurité sociale. Cependant, il est gratuit pour les personnes dont l’incapacité est reconnue à plus de 50 % par la MDPH (Maison départementale des personnes handicapées).

Obtenir son permis de conduire en situation de handicap peut engendrer des coûts supplémentaires. Heureusement, plusieurs aides financières existent pour alléger ces dépenses et faciliter l’accès à la mobilité.

L’Agefiph, association dédiée aux travailleurs handicapés, peut vous accorder jusqu’à 1 000 € pour financer votre formation. Pour en bénéficier, vous devez être reconnu travailleur handicapé et justifier d’un besoin professionnel de mobilité. Il suffit de déposer votre dossier de demande directement auprès de l’organisme avec les justificatifs nécessaires.

La prestation de compensation du handicap (PCH), gérée par votre MDPH, peut également vous soutenir. Le montant varie selon votre département et vos ressources, mais cette aide peut couvrir une partie significative des frais, notamment pour les cours spécifiques et les aménagements nécessaires.

Outre les aides spécifiques au handicap, il existe plusieurs dispositifs accessibles à un large public qui peuvent être mobilisés pour financer le permis :

• Le permis à 1 euro par jour : destiné aux jeunes de 15 à 25 ans, il permet d’étaler le paiement du permis ;
• Le CPF (compte personnel de formation) : financement accessible aux actifs souhaitant obtenir leur permis pour des raisons professionnelles ;
• Les aides des conseils régionaux : certaines régions proposent des subventions pour les jeunes et les demandeurs d’emploi ;
• L’aide de France Travail : pour les demandeurs d’emploi en difficulté de mobilité ;
• Le FIPHFP : dispositif d’aide destiné aux agents de la fonction publique en situation de handicap ;
• Les aides pour les apprentis : une aide permis étudiant de 500 € accessible à chaque candidat et cumulable avec d’autres prestations sociales.

Parce que chaque situation de handicap est différente, la préfecture et la MDPH évaluent l’aptitude de chaque candidat afin de proposer des solutions adaptées qui favorisent la mobilité et l’autonomie. De quoi accompagner ceux qui souhaitent passer leur permis en étant atteints d’autisme, malvoyants, en fauteuil roulant ou présentant d’autres besoins spécifiques.

Les candidats sourds ou malentendants peuvent bénéficier de l’accompagnement d’un interprète en langue des signes ou d’un dispositif de communication adapté lors des épreuves théoriques et pratiques. Des sessions spécialisées sont organisées, avec un temps supplémentaire accordé.

Passer son permis avec une dyspraxie, dyslexie ou dysphasie (trouble « dys ») est possible grâce à des séances spécifiques de code qui sont mises en place sur présentation d’un justificatif RQTH, d’un certificat médical ou d’une attestation d’aménagements scolaires antérieurs.

Les candidats autistes peuvent, quant à eux, bénéficier d’un apprentissage adapté à leurs besoins. Il est souvent recommandé de suivre une formation avec un moniteur formé aux troubles du spectre de l’autisme (TSA), capable de proposer une pédagogie structurée, progressive et rassurante. Des repères visuels, des consignes simplifiées ou un environnement d’apprentissage calme peuvent aussi être mis en place pour faciliter la compréhension et la gestion du stress.

Pour les personnes à mobilité réduite, différentes adaptations peuvent être faites sur les véhicules : commandes au volant, pédales inversées, rétroviseurs supplémentaires, cercle accélérateur, levier de frein, ou encore siège pivotant et rampe d’accès pour les personnes en fauteuil roulant.

Dans tous les cas, contactez le bureau de l’éducation routière de votre département en amont : un rendez-vous vous sera proposé pour organiser au mieux vos épreuves et prévoir le temps d’installation nécessaire pour passer votre examen sereinement.

Une fois le permis obtenu, vous pouvez bénéficier d’aides financières pour aménager votre véhicule personnel. Pensez à faire valider ces aménagements par la commission médicale et les services départementaux de sécurité routière avant et après leur réalisation.