Quelles sont les conséquences de cette crise automobile ?

Depuis quelques années, le marché de l’automobile connaît une crise majeure. Entre la pénurie de composants essentiels, les conflits armés et la crise du Covid-19, les demandes d’immatriculation de voitures neuves en France ont chuté de 8 % pour l’année 2022. À peine plus de 1,5 million de voitures ont été immatriculées l’an dernier. Malheureusement, cette crise automobile devrait se poursuivre encore en 2023.

On parle de crise automobile quand la baisse des immatriculations des véhicules suit une courbe descendante pendant plusieurs mois, voire plusieurs années. Depuis 2021, le marché automobile français a perdu un tiers de ses immatriculations. Avec l’augmentation des prix, la plupart des conducteurs Français n’ont plus les moyens d’acheter des voitures neuves.

Au deuxième trimestre 2022, la plupart des constructeurs français ont subi la crise de plein fouet avec une baisse des ventes de voitures significative :

• Citroën : -29,37 %
• Fiat : -24 %
• Jeep : -55,19 %
• Peugeot : -4,85 %

Seule la marque Alfa Romeo a connu une hausse de ses ventes (+34,36 %). Le groupe Renault, quant à lui, affiche aussi des résultats à la hausse avec +4,09 % (hausse pour Dacia de 15,88 %).

Du côté des constructeurs étrangers, le bilan des voitures importées est tout aussi catastrophique avec -38,63 % pour Audi, -38,86 % pour Volkswagen ou encore -7,63 % pour Porsche.

Les consommateurs se tournent de plus en plus vers le marché de l’occasion. Malheureusement, l’achat d’un véhicule d’occasion commence à être compliqué, la demande étant bien supérieure à l’offre.

Cette crise de l’industrie automobile est la conséquence de trois facteurs : la crise du Covid-19, la guerre en Ukraine et la pénurie de composants automobiles.

L’une des principales raisons de cette pénurie de voitures s’explique par la crise des semi-conducteurs automobiles. Malheureusement, entre la hausse de la demande, la crise du Covid-19 et la guerre en Ukraine, la chaîne d’approvisionnement est fragilisée. Sans ces composants essentiels, les constructeurs automobiles européens, américains et chinois ne peuvent tout simplement plus construire de voitures neuves.

Autre facteur qui explique la crise automobile : l’augmentation des coûts des matières premières depuis la guerre en Ukraine. L’aluminium, le palladium ou le cuivre sont des matières essentielles dans la construction automobile. Malheureusement, elles proviennent principalement d’Ukraine. Autre conséquence sur les livraisons de véhicules neufs : entre l’augmentation des prix de l’essence et l’absence des chauffeurs ukrainiens, les quelques commandes qui sortent des usines sont livrées avec des retards importants.

La crise du Covid-19 a aussi fortement touché le secteur automobile. La pénurie des composants automobiles a bien sûr joué un rôle, mais les confinements successifs ont mis la production automobile à l’arrêt. Les fermetures d’usines se sont multipliées suite à la pandémie dans le monde entier.

Les conséquences de la crise automobile ont des impacts importants sur les consommateurs. Voici les deux principaux.

Bien sûr, l’augmentation des coûts de production se répercute sur le prix des véhicules particuliers. Mais ce n’est pas la seule raison. La fabrication coûte aussi plus cher aux constructeurs européens en raison de nouvelles normes imposées par l’Europe. Résultat, sur l’ensemble de l’année 2002, les prix ont augmenté de 8,6 %. Tous les concessionnaires automobiles ont été touchés et l’augmentation des taux d’intérêt des prêts à l’achat des voitures n’a rien arrangé.

Aujourd’hui, on ne trouve plus de voitures d’entrée de gamme à moins de 10 000 € et malgré la fin de la pénurie des composants semi-conducteurs, les constructeurs axent leur production sur le marché du luxe, au détriment des automobilistes les moins fortunés.

Autre conséquence pour le consommateur : les délais de livraison ont augmenté de 6 à 12 mois sur certains modèles de voitures. Les carnets de commandes sont pourtant pleins, mais les délais d’attente deviennent très handicapants, notamment dans les secteurs professionnels où la voiture particulière est indispensable.

Heureusement, malgré des résultats poussifs, le marché français commence à repartir à la hausse. Même si les derniers résultats ne sont qu’un effet de rattrapage des livraisons en retard.

La crise automobile a aussi des conséquences sur les ventes de voitures électriques. Entre la hausse des prix de l’énergie et le coût de production exorbitant des batteries et moteurs électriques, les constructeurs de voitures électriques font grise mine.

Pourtant, le marché de la voiture électrique et hybride représente 40 % des intentions d’achat d’ici la fin de l’année. Cet engouement est peut-être dû à l’interdiction des ventes de véhicules thermiques d’ici 2035 ou à l’entrée en vigueur de la vignette Crit’Air qui interdit tout véhicule polluant dans les grands centres urbains.