Le permis de conduire est loin d’être la seule formation à la sécurité routière ! Le continuum éducatif permet un enseignement progressif ; il invite les usagers à adopter un comportement responsable dès leur plus jeune âge et s’intègre aux programmes d’enseignement obligatoires dans une logique transdisciplinaire. Zoom sur le continuum éducatif ! 🔎
Le continuum éducatif à la sécurité routière d’une idée essentielle : l’apprentissage et l'initiation de la sécurité routière ne doit pas se limiter à l’obtention du permis de conduire. Il promeut une acquisition de compétences continue structurée par des formations tout au long de la vie d’un usager et lui permet d’acquérir des connaissances progressivement, dès la petite enfance.
Le continuum éducatif, engagé en France dès la fin des années 90, se scinde en trois grandes étapes dans la vie d’un individu :
L’éducation à la sécurité routière est ainsi fondée sur une approche large et interdisciplinaire.
Quel que ce soit le mode de déplacement privilégié d’un usager (marche, vélo, deux-roues, voiture, transports en commun, etc.), celui-ci est amené, tôt ou tard, à emprunter le réseau routier. En ce sens, l’objectif du continuum éducatif est simple : lutter contre l’insécurité routière, l’une des premières causes de mortalité chez les 18-25 ans.
L’enseignement de la sécurité routière en milieu scolaire permet de cultiver les bons comportements individuels et collectifs sur l’espace routier dès l’enfance, afin de garantir leur sécurité et de former les usagers de demain. S’adresser à de très jeunes individus favorise leur prise d’autonomie progressive sur les différents espaces de circulation. Plus tard, dès le collège, l’initiation aux règles élémentaires de circulation et la sensibilisation aux dangers de la route permettent d’appréhender des notions essentielles. Le permis de conduire est l’aboutissement de cet apprentissage.
Le socle commun des connaissances enseigné dans les établissements scolaires français, et plus spécifiquement son troisième domaine, la « formation de la personne et du citoyen », intègre l’éducation de la sécurité routière. L’élève acquiert des connaissances en la matière dès la maternelle et jusqu’à l’obtention du baccalauréat. 🎓
L’acquisition de connaissances élémentaires liées à l’usage de la rue et de la route ayant lieu en maternelle et en primaire aboutit à l’obtention de la première certification de sécurité routière : l’APER, ou attestation scolaire de première éducation à la route, délivrée à la fin du CM2.
Cette initiation à la sécurité routière transmet des règles essentielles et sensibilise les écoliers aux bons réflexes et comportements en tant que piéton (usage des passages piétons, respect des feux piétons, etc.). Elle apprend notamment l’anticipation des dangers et le respect des autres usagers.
Le continuum éducatif se poursuit au collège, où l’apprentissage de la sécurité routière est validé en deux étapes constituées par l'ASSR :
L’épreuve est un test théorique d’une trentaine de minutes, elle donne lieu à un score noté sur 20. L’ASSR est délivrée à partir de la moyenne, chaque élève doit obtenir au moins 10/20 pour l’acquérir.
Tout élève doit avoir obtenu l’ASSR 1 avant ses 14 ans et l’ASSR 2 avant ses 16 ans. Un élève n’ayant pas obtenu l’ASSR avant son seizième anniversaire peut obtenir une attestation équivalente dans un groupement d’établissements pour la formation continue des adultes (GRETA) ou dans un centre de formation des apprentis (CFA) : l’ASR (attestation de sécurité routière).
L’attestation d’éducation à la route, ou AER, est une épreuve conçue pour les élèves en situation de handicap visuel. Elle est dérivée des attestations scolaires de sécurité routière (ASSR) et de l’attestation de sécurité routière (ASR). L’AER ne permet pas d’obtenir le BSR.
L’éducation civique, juridique et sociale (ECJS) ainsi que les projets pluridisciplinaires à caractère professionnel (PPCP) prolongent l’enseignement de la sécurité routière au lycée dans le cadre du continuum éducatif. Aucune certification n’est délivrée pendant cette période. Les lycéens participent toutefois à des actions de sensibilisation concrètes, telles que la demi-journée de sensibilisation aux risques routiers.
Les établissements de formation à la conduite jouent un rôle crucial dans l’enseignement de la sécurité routière. Le continuum éducatif se prolonge en auto-école avec le permis AM, le permis de conduire ainsi que les formations post-permis. 🚗
Le permis AM a remplacé le BSR (brevet de sécurité routière) en janvier 2013. Accessible dès l’âge de 14 ans, il autorise la conduite :
L’enseignement qui précède cette certification permet d’approfondir les connaissances du code de la route, sensibilise l’élève au sujet des risques routiers et enseigne le partage de l’espace public. Il consiste en une formation pratique de 7 heures en auto-école.
En moyenne, le prix du BSR est de 180 €. L’attestation de sécurité routière de niveau 1 et 2 ou l’ASR est requise pour passer le permis AM.
La formation au permis de conduire se scinde en deux étapes :
Moment fort du continuum éducatif, la formation au permis de conduire consolide toutes les connaissances acquises lors du parcours scolaire. L’épreuve théorique générale exige une excellente connaissance du code de la route et des règles de sécurité routière.
Des parcours pédagogiques innovants renforcent l’expérience de conduite afin de lutter contre l’insécurité routière. Ils s’adaptent aux profils, aux besoins et aux envies de chaque aspirant conducteur. L’élève pourra choisir parmi plusieurs formules d’apprentissage pratique :
La conduite accompagnée et la conduite supervisée proposent un apprentissage pratique progressif, encadré par un conducteur expérimenté. La formation traditionnelle exige un minimum de 20 heures de leçon de conduite (pour les voitures à boite manuelle) encadrées par un moniteur agréé.
Le continuum éducatif se poursuit même après l’obtention du précieux sésame ! La formation post-permis concerne :
La période probatoire du permis de conduire consiste en une mise à l’épreuve des conducteurs novices. Pendant trois ans (ou deux ans pour les élèves ayant choisi un parcours de formation pratique en conduite accompagnée), les jeunes titulaires du permis seront soumis à des règles spécifiques. Ils n’obtiendront leur capital de 12 points qu’à l’issue de cette période et en cas de respect de la réglementation.
Il n’est jamais trop tard pour suivre des leçons de conduite ! Les cours de perfectionnement peuvent par exemple renforcer les compétences des jeunes conducteurs ou, au contraire, remettre à niveau les titulaires du permis de conduire n’ayant pas pratiqué depuis de longues années.
Tout conducteur peut suivre un stage de sécurité routière ou une formation de conduite sur la base du volontariat, au sein d’une auto-école en ligne, traditionnelle, ou encore un centre de formation à la sécurité automobile.
Certaines décisions de justice imposent à certains conducteurs contrevenants de suivre, à l’issue d’un délit ou d’une infraction au code de la route, un stage obligatoire de sensibilisation à la sécurité routière.